vendredi 10 octobre 2014

Saint-Avit #2, RopeFest

Mon co-voitureur m'est connu et m'a laissé un bon souvenir, il fera le trajet aller et retour avec moi. C'est agréable et reposant tout en permettant de pousser plus loin les conversations.

J'arrive le vendredi soir avec ma pipe, comme elle le souhaitait et elle s'empresse de faire une photo de nous deux avec nos pipes.
Elle me donne mon costume pour Saint-Pétersbourg, c'est la première fois qu'une femme m'offre de la lingerie, c'est étrange et touchant.
Nous parlons un peu de tout de rien, de la Russie, du show, de la vie et allons nous coucher.
Samedi, nous prenons le temps de traîner, c'est le week-end. Nous arrivons assez tardivement à Saint-Avit pour y déjeuner tardivement.
Plutôt fière de nos dernières photos, je lui ai lancé le défi de refaire de belles photos ce week-end avec un "chiche !" sur FB, qu'elle n'a pas pu s'empêcher de relever. Pier nous a prévu un beau lieu et nous y amène.

C'est une petite crypte ancienne sous une église mais avec un accès à part. Il y fait sombre et humide et nous n'avons aucune idée des conséquences que cette humidité aura par la suite.
Elle s'installe, étudie la configuration des lieux, prend ses marques et finalise le projet.
Nous installons les cordes pour les points de suspension, quelques bougies pour donner une autre ambiance au lieu, je me change, elle fait ses pré-réglages de photos.

Tout est prêt, action.
Elle place les premières cordes sur moi, elle veut faire quelque chose d'assez élaboré. Je sens une gêne sur le pubis mais comme il s'agit d'une suspension, je pense que le nœud sera décollé et je n'en parle pas.
Ensuite, je me place sur un banc pour être surélevée et elle commence à mettre en place les cordes pour la suspension (une sur chacun des quatre piliers).
La corde me gêne toujours mais je reste convaincue que le nœud sera tiré en arrière par la suspension. J'essaye de le déplacer quand il est trop gênant mais rien y fait.
Finalement, quand elle tire pour mettre la dernière corde en place, le nœud glisse sur le pubis et se place encore plus mal, je couine.
Elle vient de suite, voir où se situe le problème, je lui indique le nœud, comme moi, elle a le réflexe de le déplacer, je chouine encore plus et prend une respiration haletante pour faire passer la douleur.
C'est la dernière corde, arrêter si proche du but, c'est rageant.
Elle me demande si j'ai d'autres inconforts, je n'en identifie pas d'autres, elle demande si elle coupe la corde pour continuer, je souffle un "oui" coupable. Elle coupe la corde, instantanément la douleur s'évapore, les autres cordes me semblent inexistantes face à celle qui me faisait tant souffrir.
Elle termine de m'installer, place une bougie et un couteau dans mes mains après les avoir liées, me bande les yeux.
Régulièrement, elle me demande si ça va, l'infini soulagement que je ressens me permettrait de rester ainsi pendant des heures.
Elle commence ses photos en pause longue.
Pier est partout pour me soutenir, pour aider à mettre les points de suspension en place, pour allumer les bougies autant que pour nous faire des photos du backstage.
Cordes&photo : Ludmila Metresa/Ropes
Cordes&photo : Ludmila Metresa/Ropes

Nous sommes plutôt fiers de nous et commençons à ranger quand plusieurs personnes passent dans la crypte. Mais il n'y a plus rien à voir, outre quelques cordes.
Et c'est la personne venant fermer la crypte qui nous poussera gentiment dehors en nous laissant largement le temps de finir de ranger.
Nous en resterons là de nos exploits de cordes et rentrons chez Pier où une raclette nous attend.

Dimanche, réveil calme et une dernière répétition, certainement la dernière.
Je n'arrive pas vraiment à croire que c'est la dernière alors je ne la vis pas ainsi.
Dès le début, elle rencontre des soucis avec les cordes qui se glissent pas comme d'habitude et qui vont l'ennuyer tout le long du jeu de cordes. Nous comprendrons alors les conséquences de notre escapade dans une crypte sombre et trop humide.
Mais malgré ces impondérables, elle effectuera l'enchaînement sans autre souci particulier et dans le temps imparti.
Encore une parenthèse qui se ferme sans en avoir vraiment conscience, l'aventure vers Saint-Pétersbourg est au bout des doigts.
Le temps nous rattrape, il n'y aura pas d'autre entraînement.

Crédits : Cordes&Photo par Ludmila Metresa/Ropes