lundi 18 juin 2012

Types de "rope bottom/bunny/slut"

Pourquoi vouloir être attachée ? Quel est ton intérêt pour les cordes ? Qu’est-ce qui t’a attiré dans les cordes ? Qu’espère-t-elle de la scène si elle devait en choisir qu’une ? Est-ce qu’elle aime les choses intenses ? la vitesse ?

Quand à connaître les motivations qui poussent les "rope bottom"/modèle dans les cordes, je partage une traduction personnelle rapide et sommaire d’une interprétation de “A Top's Guide to Bondage Bottoms” de Michael Nelson, Copyright ©1997 qui classe les rope bottom en 6 catégories et qui en son temps, se trouvait ici : http://www.inside-shibari.com/F8-Safety/

Je ne souscris pas forcément à son découpage dans le sens où je me verrais plutôt “loss of control lover” ascendant “intensity freak” voir “endorphin pig” qu’à me ranger dans une seule case mais cela a le mérite d’être clair et de proposer un échantillon des différentes motivations.

  • Submissive Slave - s’intéresse à l’acte de soumission avant tout, le bondage n’est qu’un moyen utilisé vers leur but : servir le dominant. Se soumet au Maître, pas au bondage. Le bondage peut simplement être psychologique - ordre de ne pas bouger. 
  • Loss of Control Lover - s’intéresse avant tout au bondage, aime la notion de perdre le contrôle de soi, considère le bondage comme un moyen d’être se sentir impuissant. aime les formes de bondage “sévères” : momification, privation sensoriel, bâillon, cagoule, etc. aime les bondages efficaces et peut jouer sans safe word. Se soumet au bondage, pas au Maître.
  • Bondage Enthusiast - aime le bondage en lui-même, se laisse attaché mais aime garder un certain contrôle, le type de bondage, la position et son esthétique sont souvent important pour lui, aime souvent être laissé seul et voit le dominant comme un égal avec qui jouer, scène souvent plus interactive et théatrale qu’avec le Loss of Control Lover, pratique l’auto-bondage. 
  • Gear Fetishist - s’intéresse d’abord à son fétiche dont la seule vue suffit à les “turn on”, peut aimer les scènes solitaires avec leur propre fétiche. 
  • Intensity Freak - cherche l’intensité sexuelle, une sorte de Saint-Graal du sexe, le bondage devient alors un moyen de rendre le sexe plus intense, le bondage est souvent qu’une des choses qui leur permettent de pimenter le sexe. 
  • Endorphin Pig - cherche le pic d’endorphine, typique de la douleur, le bondage est un moyen qui leur permet d’y parvenir. 

dimanche 17 juin 2012

Douleur et cordes

Cela fait déjà plusieurs fois que je lis/parle avec des personnes qui associent bondage/shibari/cordes avec douleur... Et j’avoue que cela me laisse perplexe...
Je me dis que je dois passer à côté d’un truc évident, vu que cela se répète.

Pourtant je n’associe en rien les cordes avec la douleur - attention, je parle bien des cordes, je ne parle pas d’y adjoindre d’autres jeux,encore que.
D’ailleurs, je ne recherche pas la douleur dans les cordes - ni jamais d’ailleurs, je n’aime pas la douleur, j’aime ce que je mets parfois dans la douleur dans certaines circonstances, c’est totalement différent à mon sens.
Ce que j’aime dans les cordes c’est La rencontre avec l’Autre, avec sa manière de passer les cordes, j’aime me plier à ses désirs, j’aime être dans un état de sur-vigilance à l’Autre pour anticiper les passages de cordes en les facilitant comme j’aime me laisser dériver dans les vagues de bercements que les cordes génèrent en moi, j’aime que l’Autre dispose de moi selon son désir par son jeu de cordes, j’aime m’en remettre à l’Autre en acceptant ses cordes sur moi. J’aime le lien qui s’établit entre nous avec les cordes, j’aime ce dialogue silencieux qui se noue parfois et qui tient pour moi d’une sorte de “magie”.

Une recherche esthétique ?
Une fois, j’ai eu la sensation véritable de participer à quelque chose de “beau” (notion toute subjective d’ailleurs) en sentant la manière dont les nœuds étaient placés.
C’est effectivement, une expérience dont je garde un bon souvenir, cette sorte de “prise de conscience” extérieure de soi, un peu comme certains psychotropes. C’est vrai que j’aime voir des photos de mes jeux de cordes, surtout parce que je décroche trop facilement et que j’ai toujours la sensation d’avoir raté quelque chose, par conséquent l’aspect esthétique des photos en question m’importe peu, c’est plutôt informatif.
Par contre, c’est clair que j’aime regarder de belles poses.
Mais de là à dire que c’est ma recherche, cela serait mentir.

Un dépassement de moi ?
Bof, un vieux côté “soumise-victime” me rend coupable à chaque fois que je stoppe un jeu de cordes pour une douleur persistante, un membre qui se refroidit trop, une crampe et j’en passe. Toujours tiraillée entre ma responsabilité de "rope bottom" et mon entêtement à vouloir bien faire, donc pour le côté “dépassement”, je pense que je surfe à la limite en permanence, assez pour avoir conscience que je dois me surveiller.
Pas ça, non plus.

Ma recherche de douleur ?
Ben, elle va loin, encore que j’aime pas parler en terme de recherche de douleur, puisque je n’aime pas avoir mal (cf plus haut). Mais, cela n’appartient pas aux cordes pour moi, sans dire que j’ai jamais mal dans les cordes (cf plus haut bis), cela n’est en aucun cas le but pour moi même si j’adore que mon encordeur serre fort, je n’y vois/ressens pas de douleur à proprement parler.

Non définitivement, je ne cherche ni performance, ni esthétique, ni douleur.

Je cherche l’Autre.