samedi 26 février 2011

FIP 43

Une FIP en pointillé, perplexes quand au changement de rythme, déçus du manque de transparence de la salle, nous arrivons sans vraiment savoir à quelle sauce on sera mangé.
Je sais que N. vient et qu'il souhaite m'attacher même si quelque part je ne sais pas bien comment me situer du fait de son annonce sur facebook.

Et encore cette question : que faut-il donc pour être un model shibari ? avoir moins de 30 ans ?
Interrogation centrale de la soirée qui se reposera quand A.S. arrivera avec A.
Finalement, les modifications de la salle jouent plutôt en notre faveur - enfin ! - surtout au niveau du son ; malgré tout I. a oublié mon bustier et mes jupes...

La soirée se poursuit en pointillé et j'ai presque envie de repartir, d'être le "illé" du "point".
Mais il y a FLESH et de véritables personnes motivées sur ce projet et Y. qui vient à sa première soirée fétiche. Mais, il y aura toujours un mais pour se servir d'excuse à l'espoir.
Je mets ma tenue de secours et en avant. G. me fait une remarque où il est question d'être un remix d'Alice aux pays des merveilles sous acid, H. me complimente comme chaque fois que je mets ce type de haut et L. s'exclame " à qui est ce ravissant petit cul" avant de me reconnaître.
D'accord la soirée ne part si mal.

N. arrive alors que je fume dehors en causant avec C., je lui fais la remarque qu'il est seul et il ne s'étonne pas que je parle d'une chose qui ne m'était pas spécialement adressée. ça ouvre une autre réflexion sur l'espace public et l'espace privé que je ne m'étais jamais vraiment posée en ces termes et qui est totalement out of topic dans ce report.
Assez rapidement, N. vient voir comment s'organiser face aux impératifs du line-up, je lui suis reconnaissante de sa prévenance et je retrouve le gentleman en lui c'est rassurant.
Lui aussi me parle de ma tenue et me remercie, gentleman, justement.

Il me propose un premier jeu de corde et prend contact avec moi à sa façon. Quelque part c'est comme avant, tout en étant différent, moins global et plus précis comme façon de faire, je mets ça sur le compte de sa formation en Thaïlande et il confirme en me signalant que maintenant il connait le nom des muscles qu'il touche.
Vague flash de mes cours d'anatomie, je n'ai jamais aimé l'anatomie même si c'était une des matières où les professeurs étaient les plus passionné. Le corps ne m'a jamais intéressé ce n'est que l'enveloppe/le véhicule, je préfère l'esprit, c'est un tort dont je connais parfaitement les limites mais c'est dans mes choix de vie.
N. commence à lier mes mains pour les positionner au dessus de ma tête. Une autre évidence s'impose. L'intention du bondage, jusque là sous l'influence de SL, j'en restais aux distinctions propres liées aux deux écoles : bondage moderne VS shibari et le fait d'isoler l'un ou l'autre suffisait à déterminer vaguement l'intention.
Mais il y a plus qu'une simple notion d'esthétique dans le bondage qu'il soit moderne ou non. Et cette façon de me lier les mains au dessus de la tête amène une dimension de punition évidente qui ne m'avait jamais frappée jusque là et donne une vision plus claire de son jeu de cordes.
Premier bondage depuis plusieurs semaines, j'essaye de m'abandonner mais il passe ses cordes sans prendre mes bras et cela reste ma condition sine qua none.
Je constate donc encore une fois, avec affliction, combien certains éléments - liés à mon propre vécu - restent essentiels chez moi. J'aimerais comprendre d'où cela peut venir, je sens bien que c'est à rapprocher d'autres souvenirs que ceux des menottes et chaque fois que j'essaye d'analyser ce fait, le seul souvenir qui s'impose c'est celui de J. en train de me ceinturer par derrière en immobilisant précisément mes bras, le soir où j'ai failli tuer ce mec au bar. Et chaque fois que je rappelle ce souvenir c'est surtout la rage aveugle qui m'habitait à ce moment qui me revient...
Finalement, les cordes de N. passent sur mes bras et le monde bascule dans une autre dimension où les cordes sont la seule réalité. La précision de son jeu de corde me submerge et me berce alors qu'il semble tisser un cocon pour moi. Il m'englobe dans son univers par vagues qui se calquent sur la régularité de son jeu de corde.
Encore ce rapprochement à l'hypnose.
Il reste extrêmement présent derrière les cordes ce qui amplifie l'impression que les cordes ne sont qu'un prolongement de lui-même, au-delà du simple outil.
Finalement, il commence à me bercer/balancer en m'appuyant contre lui et en utilisant mes mains liés au-dessus de ma tête comme centre d'équilibre. C'est étonnant d'être cette sorte de pendule, cela rappelle certains jeux où l'on tourne sur soi-même en appui dans une corde, c'est familier comme jeu, c'est rassurant, cela va avec le cocon qu'il a tissé, tout est logique et clair.
Si clair que je n'ai pas conscience que les choses s'arrêtent juste à un moment je suis contre lui et ses mouvements indiquent qu'il me délie.
J'aime ce qu'il y a entre lui et moi dans les cordes sans pourtant savoir le formaliser.

La soirée s'enchaîne sur FLESH avec l'arrivée de T., l'ampli n'est pas le même que l'autre fois, grande confusion et défaut de son. J'apprécie de voir les gens réagir au son même si je trouve odieux la façon dont certains s'imposent au milieu du set à la manière de "salut, je viens casser ton trip".
Plusieurs détails sont à revoir pour le prochain set mais nous, trois, on reste hautement satisfait de nos conneries et c'est quand même le but de l'histoire.

N. revient me proposer un jeu de cordes. Fab a pris une pause, le matériel est seul, d'un autre côté avec les shows la marge de manœuvre est faible. Je me dis que j'arriverais bien à jeter un œil dessus au moins au début. Grande erreur.
N. me passe presque d'emblée des cordes sur les bras. Je lutte sur moi-même et finalement dérive quand même c'est la lumière du spot que je reconnais du coin de l'œil qui me prouve que j'ai échoué tout en m'indiquant que cette fois, je peux décrocher.
N. commence à me lever une jambe en me laissant le temps de chercher mon équilibre, je suis contente d'avoir mis ses chaussures-là. Et je me demande si les encordeurs ont conscience de mon état second et de la difficulté que c'est de reprendre pied psychiquement pour pouvoir le faire physiquement aussi, c'est un peu comme si je devais retrouver mon équilibre en deux fois.
Et c'est peut-être cela aussi, être un modèle shibari : ne pas avoir à reprendre pied deux fois...
Et voilà que je me retrouve suspendue dans les airs d'une manière étonnante au fur et à mesure qu'il fait évoluer les liens.
Cordes par Yoroi (http://yoroi-shibari.net/)
Photo par Her-v
Cordes par Yoroi (http://yoroi-shibari.net/)
Photo par Her-v
A un moment, c'est comme si j'étais en apesanteur sur les cuisses, je sais c'est idiot à dire comme ça mais c'est la meilleure description qui me vient. Une autre façon de disposer de soi comme avec JD.
Je crois que mes mains finissent par être un effet limitant dans la suspension et qu'il voit mes petits mouvements pour lutter contre les picotements que je ressens.
Il me ramène au sol et entreprend de me détacher. J'ai vraiment apprécié ce moment de partage.
Et pour la première fois, je prends conscience qu'il a sans doute été attaché lui aussi pour connaître aussi bien les sensations qu'il donne et c'est une idée étonnante voire étrangère dans le ressenti que j'ai de lui.

La soirée se poursuit à un rythme effréné, tout le monde s'affaire quand à un moment je pars vider les mégots dans le fumoir. En passant devant A.S. qui attache la jeune fille venue avec A., il se lève et me hurle : "Toi, justement toi !".
Je bafouille confuse que je dois finir ce que j'ai commencé et il me dit de venir après.
Mais quand j'ai terminé il est toujours avec elle. J'observe de loin en attendant qu'il est fini. Quand il a terminé, je me présente devant lui en lui suggérant de se reposer deux minutes.
Mais non, il enchaîne sans même prendre le temps de me répondre en saisissant ma main d'autorité pour la placer dans mon dos, tellement lui quelque part.
Là, où N. place de la douceur et de la rondeur, A.S. met une impériosité sans discussion qui me désarme systématiquement.
Comme j'ai reconnu les passages de cordes doux et précis de N., je reconnais la façon de maintenir mes membres d'A.S.
Il y a ce jeu idiot d'adolescent où l'on doit se reconnaître dans le noir. Je n'aimais pas ce jeu, j'avais toujours peur de me tromper. Et pourtant, je crois que si je devais reconnaître des encordeurs par leur façon de passer leurs cordes, ça je crois que je pourrais le faire, du moins avec certains avec qui j'ai une sorte d'intimité.
No way, j'ai une sensation de reconnaissance quand ils passent leurs cordes, quelque chose d’intrinsèquement physique et presque viscéral qui est totalement nouveau pour moi.
Moi qui considère le corps comme une simple enveloppe, voilà qu'il serait plus que cela avec une sorte de connaissance propre.
A.S. part d'emblée à m'attacher avec sa nouvelle trouvaille - une sorte de tube en jersey de coton - qu'il utilise comme il avait utilisé son écharpe en larges bandes qu'il module avec de fines bandes en fonction du résultat qu'il escompte.
Il y a quelque chose de la momification dans ce qu'il fait et je m'attends - espère ? - presque à retrouver des sensations proches du saran wrap.
Sa manière de me maintenir le poignet haut dans le dos avant de le croiser avec l'autre me fait spontanément penser à SL et au bondage moderne. Mais A.S. me fait souvent penser au bondage moderne. Comme dans sa façon presque systématique de poser un bandeau ou un bâillon.
Il m'entraîne dans une succession de poses où je me perds moi-même.
Dont je ne retiens que quelques poses où il s'attarde à me maintenir la tête - je découvrirais sur la vidéo qu'il a joué avec mes cheveux et j'adore vraiment ce qu'il fait avec mes dreads, il me donnerait presque une raison de ne pas les raser. ça tient de l'acceptation globale de ce que je suis et c'est quelque chose que je reconnais rarement, mes choix capillaires ayant un sens social trop marqué.
Et dans sa manière de souvent prendre la tête dans l'immobilisation, je n'arrive pas à m'empêcher de rapprocher A.S. de Gord, sa façon de me manipuler à la manière d'une barbie géante, sa manière de placer mes membres comme il le souhaite exactement comme Fab doit le faire avec sa réplique 3D de moi tiennent définitivement de ma façon d'aborder la forniphilie.
Je reconnais aussi un hogtie dans les poses qu'il me fait prendre et c'est con mais je suis contente de savoir reconnaître quelques poses surtout quand on les fait sur moi.
A un autre moment, il me suspend les jambes en l'air et je repense encore à Gord qui utilise souvent ce genre de pose pour faire un fauteuil. Et alors que je crois que je ne m'étais jamais demandé si Gord était bondage moderne ou shibari, ben j'ai une réponse évidente qui s'impose à moi dans le jeu de cordes d'A.S.
Je dois aussi parler du passage de momification du visage parce que je sais que c'est un passage qui intéressera Fab ;-p qui connaît mes angoisses sur la respiration/l'étouffement. Pour aborder cet angle, il faut envisager plusieurs éléments dont le premier est la Confiance, celle que je suis capable de donner à celui qui m'attache. Je place une dimension SSC dans les jeux de cordes quand je viens mendier un jeu de cordes, j'accepte implicitement tout ce que l'encordeur souhaitera me faire comme il accepte implicitement de gérer ma sécurité, c'est le deal et si A.S. juge utile de placer des bandes sur mon visage - a fortiori nez et bouche - implicitement il accepte de gérer l'éventuelle panique que cela pourrait engendrer chez moi. Reste que l'étouffement m'effraye dans son ressenti, c'est ce souvenir de presque noyade en Italie qui alimente sans doute ma phobie et ce souvenir est précisément lié au ressenti physique du manque d'air, sensation qui se retrouve facilement avec du saran wrap sur le visage (nez/bouche) par exemple mais qui sera différente avec une étoffe où l'air peut passer.
No way, c'est plus de l'étonnement quand A.S. passe les bandes de tissu sur mon visage mais le même étonnement que lorsqu'il l'avait fait avec son écharpe, une sorte de "mais c'est pas vraiment attacher ça ?!" qu'une sensation de crainte.
Maintenant d'une autre façon, je pense que cela joue un rôle dans la distanciation que permet ce genre de "bandage" que ça soit dans la distanciation de l'attacheur - on en revient à la forniphilie - que dans la distanciation du modèle - isolée de tout.
En pour en finir vraiment sur ce thème, le jeu de nœuds avec A.S. m'a spontanément rapproché du souvenir du vacum bed. Et je note moi-même la contradiction de mon discours. Je parle de sensation de cocon avec N. mais je parle de vacum bed avec A.S... Et même si cela peut sembler subtile, franchement de mon point de vue, il y a des sensations absolument différentes dans les deux expériences et dans leurs intentions même.
Fin de digression, A.S. m'entraîne dans un tourbillon où j'ai parfois conscience de moi-même d'une manière suraiguë et d'autres fois totalement pas. Cela a quelque chose d’enivrant quelque part si on prend le temps d'y penser.

Et finalement, il arrache les bandes devant mon nez et ma bouche et je sens bien que c'est une sorte de levée de rideaux. Et même ce geste-là est impératif, quelque chose du prestidigitateur qui réveille l'hypnotisé.
Les liens tombent et le froid me gagne. Echange de gratitude mutuelle.
Je mets mon blouson en pensant à cette perle de soumise chez Khayyam Alamut : "ça tient chaud les cordes".

La soirée est presque finie. Il y a ce gars avec ce drôle de look qui se tient debout, A.S. avait dit qu'il le connaissait et je trouve pas ça juste si c'est un encordeur que personne ne soit allé le voir même si je trouve ses cordes vraiment bizarres.
Et puis, y'a aussi cette discussion avec SL qui me dit de ne pas juger sur les cordes et A. qui utilise des cordes d'alpinisme. Alors, je décide d'aller lui proposer un petit jeu de corde.
Il me dit quelque chose que je ne comprends pas bien quand il me répond :
"Moi, ce que j'aime faire c'est d'attacher les bras et de les suspendre à bout de bras".
J'acquiesce avec ma candeur naïve comme à chaque fois qu'il s'agit de cordes.
Sa corde est bizarre : épaisse et presque rigide, il peine à maintenir vraiment ses nœuds même si les figures qu'il fait sont d'un classique basique.
Il me parle, un peu comme JD la première fois, il commente ses passages de cordes et je ne sais pas bien si c'est à moi ou à lui qu'il parle vraiment.
Puis finalement, il place ses mains à deux endroits dans mon dos pour éprouver ses liens et me dit : "on y va !".
Et voilà qu'il me bascule sur sa cuisse et me soulève à bout de bras avant de me reposer.
Je suis stupéfaite, ce type tient de Conan pour moi maintenant.
Il me repose, teste encore deux points et me re-soulève de la même façon.
On continue de parler pendant qu'il me détache, il se présente comme geek et parle un peu comme pourrait le faire Sheldon. J'ai rencontré le Sheldon des cordes !
Il me parle même d'utiliser du câblage informatique comme cordes ou de cordes qui clignotent en s'alignant sur les battements du cœur. On échange nos coordonnées, voilà un individu à pouvoir étonnant hautement intéressant.

Et finalement, la soirée se termine, la salle est dans un état invraisemblable et nous aussi.
Le rangement sera un enfer qui me filera une sciatique qui me tient encore le lendemain.
Une soirée comme on les voudrait toutes.

 A qui de droit. Envoyé sans relecture après 8 heures de sommeil en 48 heures, en demandant l'indulgence du jury.

mardi 15 février 2011

Besoin de cordes

Quand à l'auto-bondage, c'est amusant de te lire formuler mon principal obstacle.
Eh oui, comment me laisser dériver dans des nœuds que je dois moi-même mettre en place et surtout comment me surveiller moi-même tout en dérivant... Vaste débat.

Cependant, j'ai du mal m'exprimer.
J'ai bien conscience que je ne retrouverais pas les mêmes sensations - et même cruellement conscience pour être honnête.
Mais j'ai Besoin d'expérimenter les cordes, j'ai Besoin d'éprouver les cordes, mais vraiment Besoin, quelque chose de profondément viscéral et de particulièrement nouveau pour moi.

A la vérité, je ne me suis jamais considérée comme une fétichiste.
J'aime le touché du latex autant dedans que dehors, j'aime sa façon de sculpter les formes mais je n'aime pas avoir à me tortiller pour y entrer, je n'aime pas être toute moite quand je le retire, je ne trouve pas son odeur particulièrement déplaisante ni même plaisante et du coup, ça me viendra pas à l'idée d'en mettre "juste comme ça". Juste parce que j'aime bien le latex mais je ne suis pas fétichiste.
Mais à force de trainer avec des fétichistes, on se renseigner, on écoute, on échange, on apprend et finalement, j'en étais arrivé à la conclusion que je n'étais pas de nature fétichiste. Et c'est pas grave, j'ai bien d'autres vices.
Et puis le bondage - avec des cordes - est entré dans ma vie "en vrai".
Et j'ai déjà un affect particulier au chanvre en plus dont il serait naïf de ne pas tenir compte.
La toute première fois que j'ai porté des cordes, elles n'étaient pas en chanvre. Et quelque part, je pense que c'est une chance qu'A.MoR. travaille la corde de sa façon toute personnelle parce que justement on était très loin du shibari. Et que ça m'aurait donné trop d'informations pour une première fois.
Ensuite, il y a eu la soirée avec A.S. qui m'a fait "survolé" les options des cordes en seule nuit avec des cordes de chanvre. Première étape.
Et enfin, ta façon de poser comme une sorte de cocon sur moi. Toutes ces étapes m'ont aidée à progresser dans la vision de ma relation aux cordes, chaque nouveau jeu de corde est une manière d'apprendre sur moi.
Et finalement, Fab a préparé ces propres cordes et c'est là que c'est posé l'évidence.
J'aime le contact, j'aime la douceur d'une corde bien préparée ou beaucoup utilisée, comme j'aime aussi la corde moins préparée avec encore quelques fibres accrochées dessus mais surtout j'aime l'odeur. Et si ça c'est pas typiquement du fétichiste, je veux bien être pendue - avec une corde en chanvre ;-) - sur le champs.
Et quand je dis "j'aime", je veux dire que la façon dont cette odeur me tourne la tête est tout sauf innocente.
Et c'est pour cela que j'ai Besoin de m'éprouver dans les cordes, Besoin de poursuivre ma recherche dans cette direction pour finir de démêler les nœuds quelque part.
Et si l'auto-bondage ne me permettra jamais d'atteindre ce "légendaire" lâché-prise, cela serait une sorte de substitut pour assouvir ce Besoin.

De toute façon quand Fab me passe ses nœuds, je ne suis pas beaucoup plus libre. Il commence, il faut encore guider ses passages de cordes, signaler une mise en place trop serrée, enfin bref, se surveiller pour l'aider et donc "ne pas vraiment profiter".
Mais cela fait parti du jeu et c'est une autre approche des cordes où j'apprends les passages de nœuds et où l'intimité me permet de passer mes mains sur les cordes - quand elles ne sont pas immobilisées - pour sentir les nœuds sur moi - action de la plus haute impudeur vue d'une certaine façon pour moi du moins.
Et puis, ça n'est qu'une vague idée face à un Besoin qui me tourne la tête, je me dis que c'est toujours mieux d'apprendre les nœuds que de sniffer les cordes, non ? :o)

[...]

J'ai "besoin" de ces images vidéos/fixes, je décroche vraiment très rapidement dans les cordes et si je n'ai pas ces images, quelque part, je ne sais pas ce qu'il s'est passé.
Et j'ai l'impression que cela n'est pas très respectueux pour l'autre d'avoir si peu conscience de son travail et aussi, égoïstement, j'ai l'impression de "rater" une partie du truc.
Et pour aller au bout de l'aveu, sans les photos, je n'aurais jamais su quel regard tu posais parfois sur moi en passant tes cordes et c'est un précieux réconfort que de connaître ce regard.

Extrait de correspondance.